II. Là où je croyais être il n’y avait personne

Le dossier

  • Conception et jeu : Anaïs Muller & Bertrand Poncet
  • Regard extérieur : Pier Lamandé
  • Scénographie : Charles Chauvet
  • Création lumière : Diane Guerin
  • Musique : Antoine Muller et Philippe Veillon
  • Vidéo : Romain Pierre
  • Costume : Clémentine Savarit
  • Régisseur général : Jacky Prain

Création au théâtre de La Passerelle Scène Nationale de GAP en coproduction avec le Théâtre d’Arles, La Comédie de Picardie, le Théâtre du Bois de l’Aune à Aix en Provence, le soutien de la Chartreuse, de la région PACA, du département des Bouches du Rhône et de la DRAC PACA .

« C’est le délire du fou qui révèle une vérité enfouie inaudible. » Anne Dufourmartelle

Synopsis

Perdu au milieu de nulle part, il y a un bal. Dans ce bal, il y a Bertrand et Anais. Ils sont à la recherche d’une idole, et la trouvent en la personne de Marguerite Duras, qui semble habiter le bal inhabité.

Petit à petit, les fantômes surgissent et sur les traces de Marguerite, Anais se perd au point que Bertrand se demande si Anais n’est pas en réalité Marguerite. Ils écrivent une histoire, à la façon de leur idole: C’est l’histoire d’une amoureuse, Donna qui n’arrive pas à mourir d’amour, qui va tout risquer jusqu’à tenter l’inconcevable : la perte totale de son identité. Elle est accompagnée d’un homme, Dieu qui est le témoin-amant, de sa descente aux enfers, de son auto-destruction.

 

« Mystérieux est ce qui se met à découvert sans se découvrir » Blanchot

En décortiquant le personnage Duras, nous plongerons dans ses abîmes. Celle-ci nous fascine, de part sa liberté d’expression, sans moral ni bien pensance, elle dit l’innommable. Néanmoins, nous ne souhaitons pas faire un biopique. En attribuant des adjectifs à Duras pour la décrire, nous la limitons, nous l’emprisonnons, car elle est ceci et cela, sans être tout à fait ce qu’elle est, elle est ce qu’elle n’est pas, quelque chose d’imprécis où tout est vague. Personnage crée de toute pièce où il est difficile de démêler le vrai du faux. Et pourtant tout pourrait paraitre vrai quand on voit brûler chez elle ce désir de vivre et de lutter. Nous ne chercherons pas à la définir mais nous essayerons de parler d’elle comme elle écrivait elle-même. Nous l’invoquerons comme on appelle les fantômes, et tenterons d’incarner une partie de ce qu’elle a été. Nous retrouverons le sacré dans sa résurrection, et de la mort surgira la vie.

Nous avons questionné dans « Un jour j’ai rêvé d’être toi », l’oralité, ici, nous voulons questionner le regard. Ce qui fait la spécificité d’un artiste c’est sa façon de regarder le monde. Nous avons envie de côtoyer Marguerite Duras jusqu’à tenter de voir à travers ses yeux, pour comprendre de l’intérieur sa façon d’être au monde ainsi que son geste créatif. Il y’a comme une perdition totale de ce que nous sommes pour devenir un autre. En allant sur les traces de Marguerite c’est sur notre propre chemin que nous écrivons.

 

« Ainsi l’on fait ce que l’on veut, mais jamais ce que l’on avait voulu » MUSIL