Anais Muller et Bertrand Poncet se rencontrent dans un conservatoire à Paris, puis partent
étudier, l’une au TNB, l’autre au TNS. Ils se retrouvent et travaillent, jouent, non par nécessité,
non par cupidité, non par orgueil (enfin si peut-être un peu),
mais parce que finalement il n’y avait que cela à faire, du « théââââtre »
.
Anais a une pelle et Bertrand un marteau-piqueur. Ils creusent des trous,
ils creusent des trous sans savoir pourquoi.
Qu’y a-t-il dans un trou ? Deux oignons qui s’épluchent. Deux oiseaux de la nuit qui touchent le fond et qui se demandent c’est quoi vivre alors?
SHINDO voit le jour en 2014. Anais devient Ange et Bertrand Bert
En 2017, tous deux « fabriquent » leur premier spectacle : « UN JOUR J’AI RÊVÉ D’ÊTRE TOI»
qui questionne le processus de création théâtral.
33 représentations en 2017- 2018
dont le WET au CDN de Tours et le Festival d’Avignon au Théâtre du Train Bleu.
Anais et Bertrand affirment alors avec succès auprès des professionnels
et du public leur démarche artistique singulière:
une réflexion sur l’art en train de se faire et l’acte créatif lui même.
Avec le plaisir du doute comme consigne
et l’objectif de rendre au spectateur aguerri sa crédulité enfantine.
Jouer du faux pour découvrir le vrai, masquer pour révéler.
Ils écrivent leurs textes en proposant un jeu d’acteur particulier,
bousculent les codes habituels de l’art dramatique, utilisent le cinéma et la photographie comme terrain de recherche.
Leurs personnages, Bert&Ange, duo philosophant sur la vie avec beaucoup d’auto-dérision,
portent un regard sur le monde à la fois absurde, léger et sérieusement bouleversant.
Sous forme de traités, qu’on appellera « Les Traités de la Perdition », les spectateurs assidus pourront suivre Ange&Bert évoluant dans leurs fantasmes pour mettre en exergue la mort d’un monde qui se décompose de l’intérieur.
Il faut y voir la volonté poétique des auteurs de rassembler leurs obsessions et aussi parceque « Les Traités de la Perdition », ça sonnait bien et ça faisait sérieux.
C’est également pour eux le moyen d’archiver leurs créations.
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« Il n’y aura eu entre nous qu’harmonie, sensiblerie même peut-être. C’était plus que cela. Une manière particulière de se compléter, comme deux miroirs se renvoient la même image plus en plus pressante. Et la nature était de la partie autant que nous. » L’homme sans qualités, Robert Musil